Arrivée de Nevena
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Arrivée de Nevena
Nevena Dim 24 Oct - 22:21
Elle n'était qu'une jeune femme, une pousse fragile au milieu des chênes d'une forêt sans clairière, seule créature féminine d'une longue fratrie sans importance. Rieuse à ses heures perdues, teintée d'un blanc aérien, discrète à la limite de l'effacement, elle avait tout pour n'être rien.
Pourtant, lorsque Nevena s'asseyait, on se taisait. Non pour contempler la longue chevelure soigneusement tendue en une dérangeante flèche verticale, non encore pour les yeux rivalisant de bleu avec les plus beaux cieux, non enfin pour la fugitive esquisse de courbes fendant l'air d'une grâce tranquille, mais pour ses doigts et sa voix. Dérogeant à la tradition d'une transmission orale de mère à fille, elle avait étonné toute une famille de petits artisans, une bourgade reculée des terres vannetaises, appris et créé auprès de maîtres et maîtresses de chant et d'instrument. Ni artiste de cour, ni siffloteuse d'écurie, elle venait pour les fêtes de semailles ou de moisson, les mises en terre des plus misérables et des moins humbles, pourvoyeuse d'heureuse tristesse ou de grande joie selon les prières qu'on adressait à ses cordes, qu'elles soient tendues entre deux branches ou cachées derrière son palais.
Bubry. Elle avait pu rejoindre le château de Kernivinen grâce à un oncle de passage en son village, cheminant aux quatre coins du Grand Duché de Bretagne pour un commerce fluctuant au gré des commandes, qui avait accepté de lui faire une place sur sa charrette nouvellement construite moyennant quelques airs pour rompre la monotonie du refrain terreux de ses quatre roues.
N'osant point marcher trop vite de peur d'empreindre sa robe d'importuns grains de poussière - non qu'elle les craignît, car jamais sa famille n'avait ignoré le labeur ; elle se préoccupait en revanche de la piètre image donnée à à ses hôtes si l'azur de sa robe venait être tâché de boue -, elle s'avança lentement vers l'entrée du château, harpe en bandoulière, gratifiant l'homme de faction d'une légère révérence.
Je vous prie d'avertir la maîtresse des lieux que Nevena, musicienne de son état, se tient à sa disposition pour égayer ses invités, comme elle l'a souhaité...
Regard presque amusé au garde dont le cerveau ne semblait pas avoir saisi toute la signification des propos convoyés par ses grosses oreilles. Elle posa son instrument au sol, s'y appuya d'une main, en perçut les motifs simples à travers la housse de cuir. Deux prunelles voletèrent vers la résidence d'une baronne inconnue.
J'attendrai ici.
Que voudraient-ils entendre, ces respectables murs de pierre ?
Pourtant, lorsque Nevena s'asseyait, on se taisait. Non pour contempler la longue chevelure soigneusement tendue en une dérangeante flèche verticale, non encore pour les yeux rivalisant de bleu avec les plus beaux cieux, non enfin pour la fugitive esquisse de courbes fendant l'air d'une grâce tranquille, mais pour ses doigts et sa voix. Dérogeant à la tradition d'une transmission orale de mère à fille, elle avait étonné toute une famille de petits artisans, une bourgade reculée des terres vannetaises, appris et créé auprès de maîtres et maîtresses de chant et d'instrument. Ni artiste de cour, ni siffloteuse d'écurie, elle venait pour les fêtes de semailles ou de moisson, les mises en terre des plus misérables et des moins humbles, pourvoyeuse d'heureuse tristesse ou de grande joie selon les prières qu'on adressait à ses cordes, qu'elles soient tendues entre deux branches ou cachées derrière son palais.
Bubry. Elle avait pu rejoindre le château de Kernivinen grâce à un oncle de passage en son village, cheminant aux quatre coins du Grand Duché de Bretagne pour un commerce fluctuant au gré des commandes, qui avait accepté de lui faire une place sur sa charrette nouvellement construite moyennant quelques airs pour rompre la monotonie du refrain terreux de ses quatre roues.
N'osant point marcher trop vite de peur d'empreindre sa robe d'importuns grains de poussière - non qu'elle les craignît, car jamais sa famille n'avait ignoré le labeur ; elle se préoccupait en revanche de la piètre image donnée à à ses hôtes si l'azur de sa robe venait être tâché de boue -, elle s'avança lentement vers l'entrée du château, harpe en bandoulière, gratifiant l'homme de faction d'une légère révérence.
Je vous prie d'avertir la maîtresse des lieux que Nevena, musicienne de son état, se tient à sa disposition pour égayer ses invités, comme elle l'a souhaité...
Regard presque amusé au garde dont le cerveau ne semblait pas avoir saisi toute la signification des propos convoyés par ses grosses oreilles. Elle posa son instrument au sol, s'y appuya d'une main, en perçut les motifs simples à travers la housse de cuir. Deux prunelles voletèrent vers la résidence d'une baronne inconnue.
J'attendrai ici.
Que voudraient-ils entendre, ces respectables murs de pierre ?
Dernière édition par Nevena le Mer 3 Nov - 19:32, édité 1 fois
Nevena- Messages : 2
Date d'inscription : 24/10/2010
Re: Arrivée de Nevena
Aalys Mer 27 Oct - 1:47
La jeune rousse dévalait les marches principales du château. On lui avait annoncée l'arrivée de la musicienne du banquet d'Eoghan.
Elle ne connaissait pas encore le fils de son amie rousse mais s'était tout de même proposée de l'aider tout de même.
L'imposant porte d'entrée s'ouvrit sur son passage, l'autre garde s'écartant pour la laisser sortir tandis que celui qui était venu la trouver retournait à sa place, ne pouvant faire que cela.
Ses yeux d'ambre se posèrent immédiatement sur la jeune femme. Après tout on ne pouvait la louper de part la harpe posée au sol.
Un sourire chaleureux naissait sur le visage de Lys alors qu'elle s'approchait de la damoiselle.
Demat ! Je suis Aalys. Je suppose que vous êtes la musicienne que l'on attend ? Je me chargerais de vous accompagner jusqu'au banquet !
Nul besoin de sortir son nom à rallonge. Aalys, bien que côtoyant nombres de personnes en Bretagne part ses fonctions, restait néanmoins simple et franche. C'est ainsi qu'elle appréciait déjà la damoiselle qui se présentait, aimant toujours les artistes et par avance la musique, ainsi que ses yeux qui lui rappelaient ceux de son aimé dans lesquels elle aimait tant s'y noyer.
Elle ne connaissait pas encore le fils de son amie rousse mais s'était tout de même proposée de l'aider tout de même.
L'imposant porte d'entrée s'ouvrit sur son passage, l'autre garde s'écartant pour la laisser sortir tandis que celui qui était venu la trouver retournait à sa place, ne pouvant faire que cela.
Ses yeux d'ambre se posèrent immédiatement sur la jeune femme. Après tout on ne pouvait la louper de part la harpe posée au sol.
Un sourire chaleureux naissait sur le visage de Lys alors qu'elle s'approchait de la damoiselle.
Demat ! Je suis Aalys. Je suppose que vous êtes la musicienne que l'on attend ? Je me chargerais de vous accompagner jusqu'au banquet !
Nul besoin de sortir son nom à rallonge. Aalys, bien que côtoyant nombres de personnes en Bretagne part ses fonctions, restait néanmoins simple et franche. C'est ainsi qu'elle appréciait déjà la damoiselle qui se présentait, aimant toujours les artistes et par avance la musique, ainsi que ses yeux qui lui rappelaient ceux de son aimé dans lesquels elle aimait tant s'y noyer.
Aalys- Messages : 6
Date d'inscription : 23/10/2010
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